samedi 16 mars 2013

Première histoire, premier texte

Voici mon tout premier billet. Une première histoire dramatique, qui m'a motivée pour commencer à écrire. D'autres suivront en fonction de mes rencontres, des histoires gaies, des tristes... la vie quoi !



Il est arrivé comme ça, par surprise; c'était pas prévu au programme. C'était pas le moment dans leur histoire. Mais il était là. Et ils l'ont gardé.
Maman en a pris soin, et comme il était un peu petit, elle est allée le faire pousser au vert, chez ses grands-parents.
C'est là qu'on s'est connu avec sa mère. Et finalement, il y poussait bien au vert ! Tant et si bien qu'il a échappé par deux fois au déclenchement. De semaines en semaine, d'échographie en échographie, de monitoring en monitoring, tout allait bien.
Dernière semaine,dernière ligne droite.
De retour de 2 jours d'hospitalisation, elle m'appelle pour m'avertir qu'il est toujours au chaud, qu'elle est toujours chez ses parents et qu'on doit se voir le lendemain.
Du coup, je pousse les murs de mon emploi du temps et passe la voir tôt le matin.
Il fait beau, la journée s'annonce chaude autour de la vieille ferme rénovée avec goût.
Comme d'habitude, elle m'accueille sur le parvis....Je ne sais même pas s'il y a une sonnette !
Comme d'habitude, les 3 gros chiens aboient dans la pièce à côté.
Comme d'habitude, ses yeux bleu-vert sont malicieux et son visage arbore un grand sourire.
On rigole ; de l'heure matinale, de ces allers-retours à la maternité, et de ce bébé qui veut attendre le jour du terme pour faire son entrée au monde.
Comme d'habitude, elle s'assoit sur le lit tout blanc, dans la chambre toute verte d'eau et comme d'habitude j'étale mon matériel sur la moquette.
Je pose le capteur sur son ventre rond, et tout reste silencieux. Les bruits de galops ne sont pas au rendez-vous. J'ai beau sonder tous les recoins de ce ventre rond, un seul coeur se fait entendre, lent,sourd, le coeur d'une mère.
J'espère me tromper, être mauvaise, Je lui explique qu'il faut aller à la maternité, faire une échographie pour vérifier, s'il s'est caché... ou si le coeur ne bat plus. Elle est sous le choc. J'appelle la maternité qui la suit à une heure de là... Une heure, une éternité.
Il y a une maternité plus proche. Je les appelle aussi et il acceptent de la recevoir.
Comment lui expliquer qu'il n'y a plus d'urgence ? Elle part au plus proche.
Comment dire à une mère que son enfant est mort ?

2 commentaires:

  1. Je suis contente que tu écrives. Contente de te lire aussi. Je t'embrasse.

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  2. Bonjour,
    C'est un beau récit, très dur mais bien écrit. Il me touche tout particulierement car je suis enceinte de 7 mois et demi et evidemment que cela fait parti de nos plus grande angoisse...
    Merci et vivement les autres..

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