vendredi 30 août 2013

SOS d'une sage-femme en détresse

Quand j'ai fait mes études, c'était l'âge d'or des sages-femmes. Je n'ai jamais cherché de boulot, les maternités embauchaient à tour de bras. Certes on pouvait rester un moment en CDD mais on bossait.
Aujourd'hui, les maternités débauchent, certaines ferment, les autres se restructurent.
Et qui trinquent ? Les femmes.
Vers chez moi, une petite maternité physiologique qui se bat contre sa fermeture annoncée. 500 naissances par an, ce n'est pas rentable.
Les gros centres qui se restructurent, toujours plus gros avec moins de monde. Et pour rentabiliser tout ça, on diminue la durée du séjour. Et la sécu a inventé le PRADO : PRogramme d'Accompagnement du retour à DOmicile. Ici tout allait paisiblement il y a encore pas si longtemps : les sages-femmes hospitalières prenaient contact avec leurs collègues libérales pour transmettre les infos importantes pour la suite du suivi. Arrivée chez la mère, un papier attendait la sage-femme.. papiers récapitulatifs plus ou moins bien rempli... papiers variables d'une femme à l'autre.
Aujourd'hui grâce au PRADO ça va être un employé de la sécu qui va prendre contact avec les sages-femmes libérales. Plus de transmissions médicales avant la sortie. Nous allons donc arriver chez femmes, sans rien connaître de leur histoire. En espérant que le petit papier soit bien rempli et la femme bien au fait de ce qui lui est arrivé.
Et ça s'appelle le progrès.
Quand je suis devenue sage-femme, je ne suis pas devenue prestataire de service. Ce soir je suis triste pour ces femmes, triste pour ce système qui marche sur la tête...

1 commentaire:

  1. Je suis bien contente d'être déjà maman! Drôle d'époque quand même :-(

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